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La guerre fait rage au Tigré, région la plus touristique du pays. Elle a débuté en septembre et s’est envenimée en novembre 2020. Presqu’un an plus tard, elle perdure toujours et s’accentue.
Chacun des 10 états du pays ont leurs propres forces spéciales et leurs milices. Celles du Tigré sont dirigées par le parti du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), qui tente de contrôler totalement la région en toute autonomie et qui ne reconnait plus l’autorité de l’État fédéral.
Les tensions durent depuis de nombreuses années mais le conflit a éclaté lorsque le TPLF a organisé ses propres élections législatives. Quelques temps plus tard, Abiy Ahmed, premier ministre d’Éthiopie, accuse le TPLF d’avoir attaqué une base militaire de l’État fédéral. Une offensive est lancée. Ahmed envoi des troupes de l’armée éthiopienne, des alliés érythréens et des milices de la région voisine d’Amhara.
Cette offensive menée par les combattants a provoqué une guerre sanglante et un déséquilibre total dans le Tigré. Par la même occasion, des reprises de territoires hors du conflit principal jusqu’en Amhara et dans l’Afar sont disputées. Les combattants sont responsables d’une vague migratoire très importante (plusieurs centaines de milliers de réfugiés) et de crimes contre l’humanité dramatiques.
On peut qualifier l’opération de génocide. les techniques utilisées contre le peuple tigréen sont catastrophiques. Une grande famine sévit sur toute la région en plus du massacre de centaines de citoyens et des violences perpétrées par l’armée. On parle de centaines de viols, de mutilations et autres barbaries et atrocités dont je vous passerai de détails, dans un but de soumettre le peuple et de réduire à néant l’identité ethnique tigréenne.
Les ONG et les aides humanitaires n’arrivent pas à fournir la région depuis plusieurs mois et les bilans d’Amnesty International ne s’améliorent pas. Le TPLF, ayant maintenant le pouvoir dans la capitale régionale Mekele, gangrène les tensions.
Malgré les paroles rassurantes qu’avait le premier ministre concernant le contrôle du conflit au Tigré avant la guerre, la situation montre qu’il n’a en fait que très peu de contrôle sur la région. Et ce, malgré l’obtention de son prix Nobel de la paix suite à sa résolution du conflit entre son pays et l’Érythrée.
À cette heure, des futurs soldats aux quatre coins du pays sont envoyés par le premier ministre pour rejoindre le front et s’allier avec les troupes éthiopiennes. Pour la plupart jeunes, et sans expérience de terrain. Beaucoup d’entres eux y voient l’honneur de défendre leur patrie tandis que d’autres y voient une solution pour gagner de l’argent. Vivement que ce désastre se termine.
Peut-on voyager en Éthiopie ?
Avec toutes ces instabilités et ce poids qui pèse sur le nation, je pense qu’il faut éviter de s’y rendre pour le moment. Les échos du conflit semblent s’étendre sur tout le territoire. Lorsque j’étais en Éthiopie, il y avait même du mouvement dans les villes que je traversais, qui sont pourtant à l’opposé du Tigré.
De plus, le gouvernement a suspendu toutes les facilités d’entrée sur le territoire (E-visas & visas à l’arrivée). Depuis le 18 Juin 2021, et ce jusqu’à nouvel ordre. Il faut désormais appliquer sa demande à l’ambassade, mais il est peu probable que le gouvernement l’accepte à des fins touristiques.
Mise à jour : 10/09/2021 : Les visas touristiques sont de nouveau réinstaurés, à l’exclusion des visas à l’arrivée. Il faut désormais appliquer une demande de E-visa ici ou de visa consulaire)
Mise à jour 06/05/2023 : De nombreux touristes se rendent désormais dans le nord de l’Éthiopie mais je le déconseille toujours. De nombreux voyageurs ne se rendent pas compte que ces régions sortent tout juste d’un génocide. Récemment, un de mes abonnés sur Instagram m’a alerté sur le fait que son guide s’est fait tué au bord du lac Tana par balle, lui même et son ami ont échappé au même sort alors qu’ils voyageaient tous les 3. Cette histoire remonte à Avril 2023.