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Le snorkeling en Égypte est très populaire, c’est une activité incontournable pour les personnes qui voyagent autour de la Mer Rouge puisqu’on y retrouve quelques uns des meilleurs endroits du monde pour y faire de la plongée et du snorkeling. Nous allons voir ça ici, mais nous appuyer plutôt du côté d’El Quseir.
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La ville d’El-Quseir
Ce n’est pas un nom très parlant lorsqu’on évoque la Mer Rouge en Égypte car il est dans l’ombre des plus grosses villes touristiques de la côte, généralement balnéaires.
Cette ville est très ancienne et est habitée depuis plus de 5 000 ans. On y trouve beaucoup de vieux vestiges dont une forteresse. L’endroit est très authentique et surtout très bien préservé du tourisme de masse. C’est une destination de choix pour découvrir l’air marin et la pêche dans une ville traditionnelle. Beaucoup plus intéressante que ses voisines assez superficielles en comparaison, comme Hurghada ou encore Sharm El-Sheikh.
Néanmoins, j’ai été surpris lors de mon retour dans cette ville. Beaucoup de routes adjacentes étaient à la base uniquement sable et poussière, même celle du bord de mer. En deux ans, une grosse partie a été bétonnée. Je crains qu’elle ne se dénature peu à peu pour s’adapter au tourisme!
Mon expérience avec la faune marine d’El Quseir
J’avais déjà plongé deux fois à Marsa Alam mais jamais je n’avais mis la tête sous l’eau à El Quseir, bien que j’y ai passé pas mal de temps. Le budget plongé est quand même plus lourd que le budget snorkeling. Et pourtant, c’est en faisant du snorkeling ici que j’ai vu le plus de choses. Pour l’équivalent de 4 ou 5 $ on peut louer palmes, masque et tuba pour la journée.
J’étais accompagné d’un ami, on avait des kilomètres de plages à nous seuls, c’était assez fantastique. Notre première exploration a été fructueuse et pour le moins très surprenante. Même parfois flippante!
On était très loin de rivage et on commençait a tourner un peu en rond. La zone où nous étions était remplie de plantes aquatiques au point de ne même plus voir devant nous. D’autant plus qu’on n’y trouvait pas d’animaux à observer.
Après quelques minutes on est tombé de nouveau sur un banc de sable. Il était très grand et profond, exactement comme un cratère. Il était complètement encerclé par les plantes aquatiques. À l’intérieur, il y avait des coraux, ce qui constituait tout un environnement et un biotope¹ totalement différent.
On a été accueillis par une multitude de poissons colorés et de très gros oursins. Il fallait constamment être sur ses gardes pour ne pas toucher les épines. Ils étaient partout et ils avaient une technique défensive assez aiguisée (je vous en parle plus bas).
La vie à cet endroit précis était juste incroyable. On devait aussi faire attention à ne pas toucher les coraux qui pour certains étaient très irritants. Le niveau de l’eau était relativement bas, environ jusqu’à la taille de notre torse. Parfois bien moins, lorsque les coraux étaient nombreux et parfois 2 mètres et quelques dans les zones dépourvues de coraux.
C’était compliqué de poser les pieds à terre tellement le sol était rempli de bestioles. Par ailleurs, on ne pouvait pas toujours se mettre debout sur le sable car le remous troublait l’eau et on ne voyait plus ce qui nous entourait. On était sans cesse en planche, la tête sous l’eau et aux aguets.
Une rencontre particulière
Le soir même après la première exploration, on a fait quelques recherches. On s’est rendus compte qu’une bonne partie des animaux qu’on côtoyais de très près étaient venimeux. Le lendemain, on est retournés sur notre spot avec beaucoup d’excitation mais avec un peu plus de frousse!
Lorsqu’on y est arrivés, l’eau était complètement trouble. On ne voyais plus rien. Le courant n’était pas pourtant pas plus fort que la veille. Alors on est restés statiques et toujours en planche dans l’eau jusqu’à ce que la visibilité devienne meilleure. Tout à coup, une raie gigantesque s’est décollée du sol comme une soucoupe volante! C’était impressionnant, c’était elle qui faisait tout ce remous!
Raie pastenague en snorkeling
Cette même raie, d’une envergure frôlant les 2 mètres, s’est mise à tourner autour de nous sans s’arrêter. Là, on faisais moins les fiers d’autant plus qu’on ne voyait presque plus rien. On a très vite compris qu’il y en avait en fait plusieurs. Les autres étaient beaucoup moins imposantes mais de bonne taille. Peut-être qu’il y avait une parade nuptiale ou quelque chose comme ça.
On est sortis un peu du banc de sable, et on a réussi à suivre des raies discrètement. Apparemment, si on est calme elle l’est aussi. Mais c’est tout un art à mettre en œuvre! Si elle flippe, elle attaque ou alors elle s’enfuit à une vitesse impressionnante. On pourrait presque croire qu’elles sont propulsées! Bizarres ces soucoupes.
Quels animaux peut-on voir à El Quseir ?
Toutes les espèces citées sont celles que j’ai pu observer plusieurs fois à El Quseir.
Rascasse volante
Un poisson qu’on ne loupe pas, au vu de son allure et de sa taille. Il fait entre 30 et 40 centimètres. C’est une espèce assez commune à El Quseir. Cependant, dans les eaux peu profondes je n’ai vu que des petits d’une vingtaine de centimètres. Les gros individus sont visibles si on descend plus profond. C’est un animal venimeux qui injecte une neurotoxine par ses longues épines dorsales. Elle peut paralyser un membre et avoir des effets cardiovasculaires.
Oursin diadème
Les fameux oursins dont je parlais. Ceux-là sont partout, il prolifèrent à cause de la surpêche de leurs prédateurs. Ils mesurent environ 30 cm ou plus. Cette espèce est dingue à observer. Elle possède un « œil » qui distingue vos mouvements pour lui permettre d’orienter ses épines dans votre direction, histoire qu’ils pénètrent correctement en vous. Sympa non?
Les oursins sont-ils dangereux ?
Les plus grandes épines, une fois plantées, se cassent dans la chair. Elles sont connues pour être très difficiles à extraire puisqu’elles sont semblables à des aiguilles et qu’une épine peut se briser en plusieurs morceaux. Les plus courtes sont plus solides et venimeuses. Heureusement, le venin est léger même si il se fait ressentir pendant plusieurs heures.
Tortue verte
Celle-ci, il faudra la chercher dans les eaux profondes mais elle est tout à fait observable à El Quseir. J’en ai vu 2. Si vous avez de la chance vous pouvez la voir nager. Elle est très facilement repérable. Sinon, il faudra scruter les coraux attentivement et tenter de distinguer sa carapace. Les poissons qui sont tout le temps collés à elle trahissent sa présence. Celles que j’ai vu faisaient aux alentours d’un mètre de long.
Murène géante
Une espèce plutôt flippante pour le coup. Elle est très présente à El Quseir mais aussi très discrète. Elle se cache entre les coraux et ne laisse dépasser qu’un petit bout de sa tête. C’est une technique qui lui permet d’être à l’abri des prédateurs tout en chassant sans être vue. La photo représente une murène juvénile qui était à découvert. Les autres photos que j’ai sont de très mauvaise qualité.
Est-ce que les murènes sont dangereuses ?
Il faut faire attention de ne pas poser ses mains n’importe où car une murène peut mordre facilement. Dans certains cas, elles tournent très vite sur elles-mêmes comme un tourbillon sans lâcher sa proie. Je vous laisse imaginer l’état de votre main après ça.
Quelle taille font les murènes ?
Si vous restez dans les eaux peu profondes, vous tomberez sur des individus ne dépassants pas le mètre. Si vous allez profond, elles peuvent être très grosses. Cette espèce peut atteindre les 3 mètres!
Si vous en apercevez une et que vous rodez autour, elle vous guette et sort au moins le tiers de son corps si vous éloignez. Histoire d’avoir un œil sur vous! C’est assez drôle à voir.
Raie pastenague
Voici l’espèce qui nous a surpris avec mon ami, le petit mastodonte de deux mètres. Cette raie peut d’ailleurs atteindre elle aussi 3 mètres de long, avec quelques 2 mètres de large et un poids modique de 250 kg. De ce qu’on a vu, on peut observer de très gros spécimens dans les eaux très peu profondes d’El Quseir.
Est-ce que les raies pastenagues sont dangereuses ?
C’est une espèce plutôt paisible. On les a suivies sans problèmes. Elles sont fuyardes mais prises au dépourvu, elle peuvent donner un coup de queue très vif sur laquelle se trouve un dard. Cette espèce est venimeuse. L’accident typique est celui de marcher sur l’animal lorsqu’il est posé sur le sable. Il a la capacité de faire passer sa longue queue par dessus son propre corps pour piquer, un peu comme un scorpion.
Raie à points bleus
Cette espèce de raie est particulièrement commune dans les environs. Elle est beaucoup moins imposante que sa cousine pastenague, environ 30 cm sans la queue. Et beaucoup plus froussarde! Elle détale au moindre mouvement à une vitesse à peine croyable. J’ai réussi à filmer ça une fois. C’est dur à croire, mais je vous assure que la vidéo n’est pas accélérée.
Est-ce dangereux ?
Même si les piqures sont rares, cette espèce reste venimeuse. Ses magnifiques couleurs électriques sont d’ailleurs là pour en prévenir.
Autres espèces de raies
Deux autres espèces de raies vivent dans les parages, bien plus jolies. La raie aigle et la raie manta (cliquez pour afficher une photo). Celles-ci vivent dans les eaux plus profondes. J’ai pu en observer une très grande raie manta depuis le bateau d’un ami, dans une zone où l’eau est très profonde mais très claire.
Poisson ballon étoilé
Des poissons globes à El Quseir, il y en a beaucoup d’espèces différentes. Celle-ci est la plus grosse que j’ai observé et elle est très commune. Ce sont des poissons très lents et si lourds qu’on dirait qu’ils ont du mal à nager, se laissant tomber légèrement dans le fond.
Pourquoi les poissons globes prennent la forme d’un ballon ?
Pour se défendre, ils se gonflent comme un ballon en avalant de l’eau et sécrètent un venin par les épines qui se détractent de son corps. On en trouve souvent sur les plages, ils sont abandonnés par les pécheurs lorsqu’ils sont pris dans les filets. On les retrouve toujours gonflés. Aucun risque avec ces poissons, ils sont cools!
Poisson pierre
Est-ce que le poisson-pierre est dangereux ?
Ce poisson est l’un des plus venimeux au monde. Il est bien présent à El Quseir. Son mimétisme² est si parfait qu’il est tout simplement indistingable parmi les coraux ou le sable. Sa peau sécrète une substance qui agglutine toute la matière organique sur son passage.
Lorsqu’on a eu vent de cet animal, on a doublé de vigilance. Je suis tombé dessus une seule fois et j’ai tout simplement déguerpi. Pour cette raison, je n’ai pas de photo de cet animal. C’est une espèce potentiellement mortelle, l’action du venin est très rapide et peut provoquer un évanouissement soudain. Elle fait d’ailleurs partie de la même famille que la rascasse volante, les scorpaenidés.
Comment l’éviter ?
Il est commun, seulement, il est tellement bien camouflé que l’on passe à côté la plupart du temps. Notez que ses couleurs sont différentes selon son support. Pour l’éviter, il suffit de ne pas poser les pieds au sol, surtout si vous n’avez pas de palmes ou de chaussures. Il se cache plutôt dans les coraux mais peut être présent même sur le sable.
Autres espèces
Cette petite liste est évidement loin d’être exhaustive. Concernant les espèces animales un peu folles qu’on peut y trouver, il y a le dugong. C’est un très gros mammifère herbivore. Sa présence est très localisée à El Quseir. On était à quelques kilomètres mais on en n’a pas vu.
Vous pouvez trouver des hippocampes également. Pareil, ils sont assez localisés et il faut trouver le bon biotope¹ avant de les dénicher.
Poisson clown, poisson chirurgien, barracuda géant, pieuvre cyanée (…) ou encore la raie aigle, qui est pour ma part une des espèces des plus élégantes que j’ai pu voir à El Quseir. On peut l’observer facilement depuis un bateau, après la barrière de corail. Elle affectionne uniquement les endroits avec du fond.
Faire du snorkeling à El Quseir
La liste dressée précédemment n’a pas pour but de vous décourager, bien au contraire, mais pour rappeler que de nombreux animaux sont venimeux. Et je n’en ai cité qu’une partie! Moi-même je ne pensais pas que je nageais avec autant d’animaux potentiellement dangereux.
Sécurité
Il faut suivre des règles simples, comme faire attention où on pose ses pieds et éviter de toucher au maximum les coraux à cause des animaux qui s’y cachent. Aussi car nombreux sont urticants, comme le Millepora qui est très commun ici. En appliquant ça, on ne risque franchement pas grand chose.
Il ne nous est rien arrivé sur le terrain, après plusieurs jours dans les récifs. Pour tout vous dire, on a même souvent joué avec le feu à nos risques et périls. Un accident est tout de même vite arrivé avec de l’inattention. Avec quelques connaissances, on gagne en sécurité!
Dangers potentiels
Ce qui est dangereux, c’est le fait que ces « cratères » soient peu profonds et regorgeants de vie. De ce fait, l’espace est très restreint et on est particulièrement proche des animaux. Les endroits avec de la profondeur sont relativement inoffensifs. En parlant de ça, faites attentions aux horaires de marées :
Une fois, on était (vraiment) très loin du rivage et la mer étaient en train de se retirer. On a rien remarqué puisqu’on étais après le récif corallien. Lorsqu’on a fais demi-tour, on s’est rendus compte que la marée devenait basse. On a du repasser toute la zone de coraux à toute vitesse. Notre ventre et nos jambes frôlaient tous les coraux et tous les oursins. C’était très compliqué de revenir. Un contre la montre particulièrement flippant!
Composition de la mer à El Quseir
- Toute la partie jusqu’au 2 est souvent composée de plantes aquatiques. On les reconnait aux tâches ponctuées sur la couleur du sable. C’est en général dans cet espace qu’on peut trouver la biodiversité que je vous ai cité en snorkeling. Dans la section suivante, vous retrouverez comment faire pour trouver ces espaces facilement.
. - La zone située entre le 2 et le 3 est le début de la barrière de corail. Il n’y a plus que ça, on ne voit plus du tout de sable. La biodiversité commence à changer radicalement.
. - C’est la fin de la barrière de corail. On voit clairement la séparation avec la mer. C’est une zone absolument unique. La première fois, ça fait un drôle d’effet. La barrière de corail s’arrête littéralement. C’est comme un immense mur qui descend à une profondeur inestimable. On se retrouve au dessus du vide d’un seul coup. L’eau reste claire et on y voit de très gros poissons, même des requins.
Comment trouver un bon endroit de snorkeling à El Quseir ?
Je ne donnerai pas l’endroit précis qu’on a trouvé mais je vais vous montrer comment en trouver des similaires. La baie d’El Quseir est très grande, il y a largement de quoi faire.
Cherchez les bancs de sable dans la végétation
Comme vous pouvez le voir, il y a une tâche très claire au milieu des plantes aquatiques (les zones ponctuées). C’est un banc de sable. Généralement, il y a des coraux et beaucoup de vie dans ces espaces. On peut dire ce sont des villages aquatiques! C’est ici que nous passions tout notre temps. Il faut repérer les tâches et se positionner en face à l’aide du GPS, puis avancer droit dessus.
Ça ne paraît pas comme ça, mais c’est long à accéder. Pour vous faire une idée, depuis la zone encerclée, on ne voit probablement pas si il y a quelqu’un sur la plage. Ou alors comme une minuscule fourmi. Je ne me rappelle plus des durées mais pour arriver à la fin du récif corallien il faut facilement plus de 20 minutes.
Cet endroit se situe à plusieurs kilomètres au sud d’El Quseir. Vous remarquez que la l’environnement est bien différent. La zone est pleine de coraux et de lagunes et semble dépourvue de plantes aquatiques. Chaque tronçon de la Mer Rouge est différent et abrite donc une faune aquatique différente.
D’autres activités à faire en Égypte
Retrouvez des dizaines d’activités à faire lors de votre voyage en Égypte dans ce guide :
LEXIQUE
¹ Biotope : Milieu vivant bien défini et constitué de conditions tel que la température, le climat (…). Il accueille la biocénose (faune et flore), avec qui il crée un écosystème. (↑ Retour)
² Mimétisme : Capacité d’une espèce à se confondre à leur environnement ou à un autre être vivant. (↑ Retour)