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Un voyage solo au Royaume du Maroc essentiellement réalisé en autostop qui m’a valu de belles rencontres et de découvertes sur la route. Quelques fois chez l’habitant, quelque fois en bivouac… Une belle aventure au Maghreb en sac à dos.
Itinéraire
J’ai démarré mon aventure à Marrakech, vadrouillé à travers l’Atlas et l’Anti-Atlas puis j’ai continué mon road trip jusqu’au Sahara Occidental. Un périple qui aura duré 1 mois, pour environ 1 100 kilomètres parcourus. Retrouvez dans ce récit de voyage mon itinéraire et mon carnet de bord.
Voyager au Maroc en autostop
Si vous êtes intéressé uniquement par des conseils de voyage pour faire du stop au Maroc, vous pouvez directement vous rendre en fin d’article. J’y ai partagé des astuces et des infos qui peuvent vous être utile si vous comptez faire du pouce dans le pays :
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- Arrivée à Marrakech
- Départ du voyage au Maroc en stop
- Aït Ben Haddou
- Ouarzazate
- Le Maroc hors des sentiers battus
- Direction l'Anti-Atlas
- Tazenakht
- Direction Taliouine
- Assaki, Aoulouz et Oulad Berhil
- Baptême de l'air marocain
- Direction Taroudant en autostop
- Direction Inezgane/Agadir
- Direction le Sahara Occidental
- Le Sahara Occidental
- Autostop au Maroc : guide de voyage
Arrivée à Marrakech
Une visite improvisée sur un coup de tête m’a fait partir de La Chaux-de-Fonds en Suisse jusqu’à Lyon en stop . D’ici, j’arrive in-extremis à l’aéroport et j’embarque pour le Maroc direction Marrakech.
Lundi, 23:00 : arrivée à Marrakech, c’est ici que démarre mon voyage au Maroc. À vrai dire, je ne sais même pas où je vais dormir ni où je compte aller par la suite. Je prend un taxi et je fonce droit dans la Medina de la ville pour me reposer.
Première rencontre
Le repos, ça attendra. Je viens de rencontrer Mohammed, un gars très cool avec qui je discute bien avant de rentrer dans l’hôtel que j’ai trouvé, ou plutôt un « riad » comme on les appelle ici.
Il m’invite à prendre un thé chez lui, chose que je ne refuse pas après avoir posé mes affaires dans la chambre. Je le met en garde que je ne veux rien acheter mais que je suis ouvert pour discuter.
« On est entre amis t’inquiète pas, je ne t’invite pas pour ça ».
On prend le thé et comme je m’en doutais, une malle pleine d’artisanat fait son apparition. Bon, je commence à avoir le flair pour ces choses là après ces années de voyage.
Visite de Marrakech
On est parti pour une visite de Marrakech le lendemain matin. Quelle belle ville pleine de vie! Je visite les souks, les monuments de la ville et je profite des terrasses de la célèbre place Jemaa el-Fna pour prendre le thé et un bain d’ambiance. Seulement, je sais que ce que je vois ici ne reflètera pas mon voyage au Maroc.
Tourisme de masse
Le tourisme de masse ne m’attire pas. Les bus sont remplis de touristes et bien que je n’ai rien contre ça, je compte tirer une expérience plus locale de ce voyage au Maroc et c’est bien en sortant de la « sphère occidentale » que je pourrais l’envisager.
Sortir du circuit
C’est donc à ce moment là que l’idée de voyager en stop au Royaume du Maroc se dessine. D’autant plus que ce jour, j’ai refait une rencontre similaire qui cachait une vente. C’est un peu le genre de choses qui me rebutent en voyage dans les endroits trop fréquentés par les touristes, et ce, partout dans le monde.
Départ du voyage au Maroc en stop
Direction Ouarzazate
Le lendemain, je pars donc en direction de Ouarzazate. Cette région est remplie de ksars, des villages traditionnels berbères. Je décide de me rendre à Aït-Ben-Haddou, le plus populaire d’entre eux, puis de visiter les moins touristiques hors des sentiers battus.
Destination Aït-Ben-Haddou
Je marche une dizaine de kilomètres pour sortir de Marrakech avant de faire du stop. Surprise, je tombe sur un vieil homme qui me prend alors que je n’ai même encore levé le pouce. Avec lui, j’ai pu avancer de quelques kilomètres avant d’être pris par quelqu’un d’autre. Enfin, je reprend la marche afin de sortir de la ville dans laquelle je suis.
Encore par chance, quelqu’un d’autre s’arrête sans que je fasse du stop! C’était Jamal avec sa femme et son fils. Où se rendent-ils? À Aït Ben Haddou! Tu parles d’une chance.
Jamal est guide touristique dans le ksar, avec lui j’apprend déjà tout ce que je dois savoir avant-même d’y mettre les pieds, c’est fantastique. La route était longue. On aura passé pas moins de 5h ensemble. L’Atlas étant une chaine de montagnes, les virages sont nombreux et les routes sinueuses.
Aït Ben Haddou
Plongé dans la culture berbère, me voici à Aït Ben Haddou pour quelques jours où je passe mon temps à flâner et randonner à travers l’oued en contrebas du village.
Aït Ben Haddou est un endroit très touristique. Mais vu sa beauté exceptionnelle, on comprend vite pourquoi.
Aït Ben Haddou est un ksar (village fortifié) composé de 4 casbahs. C’est le plus touristique de tout le Maroc. C’était une étape importante lors de la route des caravanes qui reliait Tombouctou au Mali, à Marrakech. J’ai documenté cet endroit et les choses à voir et à savoir dans l’article qui suit :
🔎 Guide de voyage à Aït Ben Haddou
Ouarzazate
Ouarzazate était ma prochaine étape. Pour aller où? Je ne sais toujours pas. J’hésitais à voyager jusqu’au désert du Sahara. J’ai été conseillé par de nombreuses personnes de me rendre à Zagora ou encore à Merzouga, visiblement des endroits magnifiques mais des plus touristiques du Maroc.
L’objectif étant de sortir des sentiers battus, j’ai trouvé une route qui traverse l’Anti-Atlas avec très peu de civilisation. Ceci étant adjugé-vendu, visitons Ouarzazate!
Le Maroc hors des sentiers battus
Cette petite route trouvée à l’aide de mon cher collègue Google Maps, relie Ouarzazate à Tazenakht. J’y aurais marché plusieurs dizaines de kilomètres en ne croisant presque aucun village hormis des montagnes. En fait, j’ai appris plus tard par un local qui m’a pris en stop que la route n’a été goudronnée que 3 ans auparavant.
Le peu de villages très rares et éparpillés sur cette route de 75 km sont donc isolés et pas vraiment en contact avec le monde extérieur. C’est exactement ce que je cherchais.
Pris en stop par des touristes
Sur le premier tronçon de la route se trouve une attraction touristique, c’est l’oasis de Finnt. Après, il n’y a plus rien. Mon premier jour de marche était rude, j’avais plus d’eau. Par chance, je suis tombé sur un couple de français qui se rendait justement à l’oasis.
Ils ont tenu à m’aider pour trouver un village. Et en effet, même en étant véhiculé ce n’était pas une mince affaire. On descend alors dans une vallée jusqu’au village repéré sur Maps. Aussitôt descendus de la voiture, une famille nous fait signe de venir boire du thé. Mes conducteurs refusent, visiblement mal à l’aise. En fait, j’ai accepté donc ils ont suivis.
Plongés au cœur de la culture berbère
Une première pour le couple qui n’avait jamais été chez l’habitant dans leurs voyages, et loin d’être déçus de goûter à l’hospitalité marocaine. La famille nous offre un repas avec le thé.
On a fait la connaissance de Mohammed le père de famille, sa femme et 2 de ses filles. Malgré la barrière de la langue, on comprend que la casbah du ksar leur appartient et ils tiennent à nous faire la faire visiter.
Voici l’accueil qui nous est souvent réservé quand on visite des endroits où aucun touriste ne va au Maroc. En fait, je présente ce cas ici mais il y en a eu bien d’autres.
Comme beaucoup de ksars au Maroc, celui-ci était complètement en ruine, dû au fait que sa composition ne dure pas dans le temps si il n’est pas constamment entretenu.
Un endroit pareil, il faudrait être fou pour chercher un meilleure place pour le bivouac. C’est ici que je plante ma tente pour la nuit!
Direction l’Anti-Atlas
Plus je marche, plus je m’enfonce dans les montagnes. Là c’est sûr, il n’y a plus de villages, à moins de sortir de la route et de descendre dans les vallées. Le soleil cogne, aucune voiture ne circule mais je ne regrette pas d’être ici et d’en chier parce que les paysages sont juste incroyables.
Mon aventure sur cette route aura coupé court, un local m’a pris en stop sur la route et m’a déposé à Tazenakht. Cette même personne m’a ensuite conseillé de visiter Taliouine plus au Nord. À partir de là, je me laisse porter par le vent et je visite les endroits où les conducteurs me déposent tout au long de la route entre Taznakth et Agadir.
Tazenakht
Je suis arrivé le jour du souk, un peu avant que les commerçants ne plient bagage. Tazenakht était animé et rempli d’artisans et d’agriculteurs des environs. C’était intéressant et j’ai apprécié l’atmosphère de la ville à ce moment là. Tazenakht est la capitale marocaine du tapis : les berbères les confectionnent de façon ancestrale grâce à la laine d’une race de chèvre appelée Sirwa.
Plus tard, je suis parti en trek pour trouver des « cavernes historiques » qu’il y aurait dans les environs de la ville. Des kilomètres de marche sans tomber sur l’une d’entre elles. Il s’avère que ces cavernes sont d’origine berbère à l’époque des nomades. Continuez la lecture, on y arrive. Mais un peu plus loin après Tazenakht.
J’ai passé la nuit à Tazenakht puis je suis parti de plus belle au matin, toujours en autostop.
Direction Taliouine
Pendant mon voyage en autostop au Maroc, j’ai toujours comme rituel de faire de la marche avant de stopper. Je randonne en moyenne 15 kilomètres avant d’attaquer, ou parfois jusqu’à 25 kilomètres quand j’en ai envie.
L’autostop sans stopper
Mais ce matin en quittant Tazenakht, pas de marche. Je sors de la ville, passe le checkpoint de police, puis quelqu’un s’arrête à mon niveau.
« Salam, tu vas où? Viens je t’emmène! »
Troisième fois qu’on me prend sans que je lève le pouce. Yassine est militaire, il va à Agadir qui est à environ 300 kilomètres d’ici. Je pourrais avancer facilement avec lui mais c’est pas le but. Je me souviens que mon dernier chauffeur m’a parlé de Taliouine, alors c’est là-bas que je m’arrête.
Taliouine est une jolie ville avec de beaux environs et de nombreuses choses à visiter. Vous la connaissez peut-être pour une chose : c’est la capitale marocaine du safran! Taliouine est réputé mondialement pour son activité autour des safranières.
Je me suis régalé de randonnées dans cet endroit. Qui plus est, à partir d’ici, il y a beaucoup d’agadirs à découvrir (des forteresses en français).
En redescendant des hauteurs de la ville où sont perchés les agadirs, je suis tombé sur ces fameuses grottes dont j’avais entendu parler à Tazenakht. Elles étaient (et sont encore) habitées par les berbères nomades depuis des siècles. Si vous êtes curieux à propos de ça, j’ai écrit plus à ce sujet et aussi des choses que j’ai visité à Taliouine :
🔎 Visiter Taliouine : les endroits à voir
Assaki, Aoulouz et Oulad Berhil
Je reprend doucement la route à pieds puis je m’arrête 10 km plus loin à Assaki, qui fera mon bonheur puisque les environs sont remplis d’agadirs à visiter. Ce jour de marche sur la route et à travers les montagnes m’a épuisé. Je suis retourné dans l’hôtel que j’ai trouvé pour me reposer à la nuit tombée. 20 dirhams la nuitée!
Bon, j’ai qu’une envie : m’étaler dans mon lit! Mais la dame qui garde la maison est surprise et semble ravie de voir un étranger dans les parages. La ville est minuscule et je suis le seul dans le bâtiment qui ressemble plus à des dortoirs de routiers qu’à un hôtel.
Cette dame donc, frappe littéralement toutes les 5 minutes à ma porte pour me parler en berbère sans rien que je comprenne, rentre dans ma chambre et regarde tout ce que je fais avec une curiosité à défier toute concurrence. Elle chante, elle danse, elle me fait vraiment rire elle est géniale! Mais bon, je veux dormir, alors c’est ce que je fais sans plus attendre.
« TOC TOC TOC »
Oh, celui là il est un peu plus insistant. Un homme un peu nerveux me voit et se dispute avec la femme. Je comprend que c’est pour moi, j’ai saisi. Ils n’ont pas de licence pour accueillir les étrangers ici. Alors la dame me donne des fruits et s’excuse. J’ai marché puis je suis tombé sur une auberge. Ma chance tourne. Un bus entier d’avocats, de médecins, d’ingénieurs.. est en voyage et a réservé toute l’auberge pour lui.
Toutes les chambres sont pleines, mais le propriétaire m’arrange un lit dans un local de rangement et je suis chaleureusement convié par les marocains à leur fête. Au menu : musique traditionnelle, cris, claquements de mains, thé, thé, thé, thé et j’oublie quelque chose.. Ah oui, encore du thé. Je suis resté un court instant, trop épuisé du périple.
Reprise du road trip
Les paysages après Assaki jusqu’aux environ d’Aoulouz sont canons. L’autostop fonctionne timidement, me faisant avancer de quelques kilomètres seulement mais c’est très bien comme ça. À vrai dire, les panoramas qu’offrent l’Anti-Atlas me régalent et je prend beaucoup de plaisir à marcher.
Les conducteurs qui s’arrêtent sont des locaux qui voyagent d’un village à l’autre, l’allure est top pour profiter pleinement de la route et de ce qu’elle a à offrir. À cet instant, je n’ai rien à envier aux touristes que je vois parfois passer dans d’énormes bus CTM. Ils voient peut-être une âme en peine sur la route, mais en fait je prend un sacré pied à faire fumer mes semelles sur le bitume.
Ça ne sera plus du tout le cas dans les jours à venir, mais je ne le sais pas encore.
Sur la route je rencontre souvent des bergers. La communication est difficile à cause de la barrière de la langue, mais leur compagnie est appréciable. Ils s’arrêtent souvent faire pâturer leurs chèvres… Dans les arbres. En effet, cette région regorgent d’arganiers. Les ovins raffolent de leurs « fruits », les affiaches.
Baptême de l’air marocain
Oui, je l’ai passé dans ce décor de rêve! Laissez-moi vous expliquer. Je faisais du pouce sur la route puis j’ai été pris par un type génial dont je tairais le nom. Même si comme d’habitude les échanges étaient limités (c’est souvent le cas en sortant des villes et des zones touristiques), le feeling passait très bien.
Ce trajet s’est converti en tasse de thé avec sa famille, puis je suis parti avec le père chez ses amis. Il roulait avec un gros bouquet de chanvre à ses pied, et c’est autour de celui-ci qu’on s’est réuni avec 3 autres personnes dans une petite cabane de campagne.
Le cannabis au Maroc
J’aurais du mal à croire que vous ayez voyagé au Maroc si vous n’avez jamais senti ne serait-ce qu’une fois son odeur dans la rue, un hôtel ou encore un café. Ou alors vous n’y avez pas fait attention. C’est vrai qu’il est illégal, bien que plus ou moins toléré mais tout de même très attaché à la culture marocaine.
Une herbe douce
Ici, le chanvre vient du Riff. Il ressemble un peu à du foin je vous l’accorde. En fait, l’herbe de chez nous est tellement sélectionnée et modifiée génétiquement pour obtenir les plus gustatives et les plus concentrées en substances psychoactives qu’elles ne sont plus du tout naturelles. Alors que celle d’ici, elle l’est. Le cannabis n’est pas une plante qui éclate le cerveau à l’origine. C’est nous autres occidentaux qui l’avons rendu comme ça.
Je ne suis pas un fumeur de ganja mais il m’arrive de fumer quand des occasions de ce genre se présentent. À vrai dire, avec une herbe douce, des berbères supers cools et un cadre aussi beau, c’est l’occasion parfaite de goûter au kiff marocain.
Et c’est quoi le kiff marocain ?
Le mot « kiff » tel qu’on le connait prend ses racines au Maroc et désigne le hashish. Il a ensuite été utilisé différemment dans les pays francophones. Maintenant vous saurez que techniquement, lorsque vous dites « je kiffe », vous dites en quelque sortes « je fume/je prend mon pied : mon kiff ».
Ici, l’herbe est fumée traditionnellement dans des pipes en bois. Les gars trient toutes les fleurs et les branches, les frappent pour récolter le pollen, retirent toutes les graines, sélectionnent les feuilles encore bien vertes puis jettent le reste. À la fin, il ne reste plus que des miettes comme vous pouvez le voir sur la planche. Chacun a sa pipe et prend un peu d’herbe de temps en temps, accompagné du thé.
On finit par planer un peu, mais on n’est pas non plus en vrac. Sauf si on fume le hash!
Direction Taroudant en autostop
Sur cette note épicée, je reprend gentiment mon road trip marocain en direction de Taroudant où je compte m’arrêter. Je m’éloigne des montagnes de l’Anti-Atlas que je regrette déjà et le stop ne fonctionne plus très bien. Mais on y arrive!
Je suis resté 2 jours à Taroudant, cette magnifique ville très différente de ce que j’ai vu ces dernières semaines. La ville est entourée d’immenses murailles, les rues sont belles et l’atmosphère si douce. Une bonne occasion de rien faire et de se prélasser avant de reprendre la route.
Direction Inezgane/Agadir
Je commence à réfléchir à la suite. J’arrive bientôt au niveau d’Agadir et je pense à continuer en direction du Sahara Occidental, voir de descendre jusqu’en Mauritanie. Donc on part pour Inezgane, juste avant Agadir puisque c’est ici que je devrais tourner.
Pris en stop au quart de tour
15 kilomètres de marche rituelle et paf, Husein s’arrête lorsque je lève le pouce. Il va bien dans ma direction mais il me propose de dormir chez lui au bout de 5 minutes de route! Comment refuser, d’autant plus qu’il est vraiment content de m’accueillir chez lui. C’est digue cette facilité à inviter un étranger si facilement chez soi.
Et un couscous marocain, un!
Ni une, ni deux, Husein appelle sa femme pour savoir ce dont elle a besoin pour cuisiner et on part faire les courses au souk. Couscous au menu! J’en rêvais depuis le début du voyage mais j’attendais qu’une occasion se présente car je ne voulais le manger seul. Il me dit que demain matin de bonne heure, on partira pour Inezgane puisqu’il doit s’y rendre pour le travail. Tout se synchronise, c’est parfait!
Dormir chez l’habitant
Une journée passée avec Husein, sa femme, sa fille et ses deux fils. Fantastique. L’hospitalité légendaire des marocains! Lorsque je repense à un pays, c’est toujours le peuple et les rencontres qui me viennent en premier à l’esprit. Celle-ci sera gravée, comme tant d’autres.
C’est ce genre de bonus et d’opportunités fortuites que j’aime beaucoup en faisant de l’autostop. C’est la porte ouverte aux rencontres et aux situations imprévues!
Direction le Sahara Occidental
Après une longue marche au départ d’Inezgane puis un petit bout de route de fait grâce à un local, je décide de stopper un taxi collectif pour les 50 derniers kilomètres jusqu’à Guelmim. La motivation n’était plus au rendez-vous. Je m’arrête donc passer la nuit puis je repars de plus belle.
J’avance plutôt bien, même si le stop fonctionne timidement. Je marche beaucoup et je suis amusé pas tous ces routiers qui me klaxonnent et me saluent. J’en profite pour faire le tour des puits en bord de route et sauver d’éventuels animaux coincés dedans.
J’avance doucement, en m’arrêtant par étape dans les villes jusqu’à Tan-Tan. Le Sahara se dessine, le paysage devient aride et de plus en plus sablonneux.
Jusqu’ici, j’avance. Je me rapproche du Sahara Occidental à grand pas et je compte bien poursuivre en autostop.
El Ouatia
Après une nuit à Tantan, c’est à El Ouatia que je me rend. J’ai hâte d’arriver à la rencontre du désert et de l’Océan Atlantique! C’est un gardien de la Marine Royale qui m’a fait rejoindre ma destination.
Gros changement de climat en arrivant au bord de l’océan. Le vent souffle et apporte toute l’humidité sur la côte. On passe du temps lourd et sec au temps très frais et humide en quelques kilomètres. Cette météo durera plusieurs jours.
Début des galères en stop
À partir d’El Ouatia le stop ne fonctionne plus du tout. J’attend pendant des heures, parfois jusqu’à 4h sans que rien ne se passe. Je fini toujours pas être pris mais c’est très long et je subit la route. Je ne prend plus aucun plaisir à faire du stop.
Avant que la nuit tombe, c’est Rachid qui me sauve, un routier. J’avance bien avec lui jusqu’à la frontière du Sahara Occidental, à Akhfennir. Par chance, il me propose de m’emmener le lendemain matin à 7h pour faire 100 km de plus. L’humidité et la nuit ce matin là m’auront empêché de trouver le point de rendez-vous. J’étais reparti pour une grosse journée de galère.
Le Sahara Occidental
Je me met en route après avoir perdu de vue Rachid et comme si ça ne suffisait pas, j’ai attendu jusqu’à 14h avant d’être pris en stop. En fait, même les transports en commun ne s’arrêtaient pas. Mais bon, ma chance tourne et un joli camion jaune s’arrête.
Une mère de famille et ses 4 enfants en road trip à la roots qui arrivent de la Suisse pour aller au Sénégal. J’ai pu avancer de 100 km avec eux.
Mais bon, ça y est, je suis enfin au Sahara Occidental. La différence avec le Maroc officiel se ressent. Car oui, ce territoire n’est pas considéré comme un pays, sauf au yeux du Maroc, puisqu’il contrôle officieusement 80% du territoire.
Stop le stop
La suite de mon aventure en autostop était devenue trop compliquée. En fait, je subissais la route. Plus aucun intérêt de stopper si je n’y prend plus de plaisir. Donc je m’arrête à Laâyoune. Me voilà dans la capitale économique du Sahara Occidental, où je prendrais un taxi pour aller à Dakhla puis un bus pour aller en Mauritanie.
Vous souhaitez continuer la lecture ? Alors continuez en suivant ce lien :
➡️ En savoir plus sur le Sahara Occidental
Autostop au Maroc : guide de voyage
1) Est-il autorisé de faire du stop au Maroc ?
Oui, l’autostop est légal au Maroc.
2) Est-ce que l’autostop est pratiqué au Maroc ?
Oui, les marocains font du stop. J’en ai vu beaucoup tout au long de mon voyage. Vous les trouverez souvent en périphérie des villes essayant de stopper les voiture ou les camions de routiers. C’est aussi le cas en campagne dans les zones reculées lorsque les gens n’ont pas de véhicule ou d’argent.
3) Est-ce que le stop au Maroc est dangereux ?
Question sécurité, il n’y a rien de particulier à relever. Vous êtes normalement en sécurité dans la plupart des régions et peu voir pas d’incidents liés à l’autostop chez les voyageurs au Maroc ne sont connus à ce jour.
4) Faire du stop au Maroc en tant que femme
Rien non plus à relever pour ce qui est des voyageuses solo au Maroc en autostop. J’ai pu échanger avec quelques unes d’entre elles par le biais de ma communauté sur Instagram et c’est ce qui est rapporté. J’ai aussi aperçu une fille seule en train de stopper en sens inverse lorsque j’étais avec un routier.
Lorsqu’il l’a vu, je l’ai questionné et il m’a dit qu’elles ne sont pas rares à voyager de cette façon, même si elles sont accompagnées d’un ou d’une ami(e) le plus fréquemment. Il a ajouté qu’en tant que routiers, ils s’arrêtent bien plus souvent pour prendre les femmes plutôt que les hommes par souci de sécurité.
Sécurité
J’ai dédié une section liée à la sécurité et à l’autostop pour les femmes dans ce guide de voyage :
Retour d’expérience et conseils
J’ai trouvé cet article rédigé par une voyageuse qui a fait de l’autostop au Maroc avec d’autres femmes. Peut-être qu’il vous aidera à franchir le pas après avoir lu ses quelques conseils et son retour d’expérience.
🔎 Conseils d’une stoppeuse au Maroc
Us & coutumes
Pour éviter tout désagréments, je vous conseille de vous couvrir au minimum le corps comme le font les autres marocaines. J’ai vu une fois le comportement d’un homme sur une touriste qui ne pouvait pas s’empêcher de la coller avec insistance. En fait, c’était la seule avec un débardeur et un mini-short (très très court).
Une femme habillée avec pudeur est plus respectée qu’une femme qui n’en a pas, le regard est différent de celui qu’on peut porter en occident. Ceci s’applique surtout dans les zones rurales. Les zones touristiques ont l’habitude de voir défiler des touristes qui ne respectent pas les codes vestimentaires et ça choque beaucoup moins.
5) Est-ce que le stop fonctionne bien au Maroc ?
D’après mon expérience et des retours que j’ai eu, oui, il fonctionne bien même si l’attente peut parfois être longue par endroits. Cependant, l’autostop est plus délicat lorsque l’on s’approche du Sahara Occidental.
6) Le meilleur moment pour faire du stop
Par expérience, je peux vous assurer que le meilleur moment est entre 8 et 10h. La plupart des marocains se déplacent assez tôt dans la journée, jusqu’aux alentours de midi. Ensuite, le trafic diminue significativement jusqu’à la fin de la journée.
7) Les conducteurs qui prennent le plus
Dans les régions touristiques, vous serez souvent pris par des guides et sur les grands axes, par des routiers.
Partout en général, les militaires ou les personnes qui travaillent avec les autorités et qui ne sont pas en fonction sont plus susceptibles de vous prendre. En fait, lors des contrôles aux checkpoints, les policiers peuvent poser beaucoup de questions au conducteur du fait de votre présence dans sa voiture.
Certains ne prennent pas de stoppeurs pour ces raison. Mais à l’inverse, un militaire ne sera jamais questionné. C’est pour ça qu’ils prennent sans hésiter.
8) Transports en commun
Sur la route, vous verrez beaucoup de mini-vans, de bus et de taxis collectifs. Si vous ne voulez plus faire de stop, vous pourrez facilement en arrêter un pour avancer jusqu’à la prochaine étape.
À l’inverse, si vous ne voulez pas les prendre, baissez votre bras à chaque fois que vous les voyez arriver sinon ils s’arrêteront pour vous à tous les coups.
9) Quel signe pour faire du stop au Maroc ?
L’autostop au Maroc se fait en levant le bras droit devant soi. Certains l’accompagnent d’un geste pour montrer la direction. Le pouce marche bien aussi car les marocains connaissent le signe, mais peut-être pas partout. Personnellement, j’ai stoppé à la marocaine pendant tout le voyage.
10) Camping sauvage
Le bivouac est autorisé au Maroc et vous ne rencontrerez pas spécialement de problèmes. Cependant, comme n’importe quelle autre destination, il est préférable de trouver des endroits sans visibilité si vous êtes seul(e) dans un endroit isolé.
Si vous campez à proximité des villes ou des villages, vous pouvez être réveillé par la police si ils vous trouvent. Si vous tenez à camper dans ces endroits pour votre sécurité, informez simplement le poste de police et il vous aidera à trouver un bon endroit.
Le long de la route qui traverse le Sahara Occidental est bien sécurisé, du fait du nombre important de militaires. Vous pourrez camper sereinement si vous installez votre tente ou votre véhicule à côté de leurs campements.
11) Comment faire du stop ?
J’ai écrit un guide complet pour pouvoir stopper n’importe où. Il y a toutes mes astuces pour être pris rapidement, pour bien se placer, bien utiliser une pancarte, être en sécurité et beaucoup d’autres choses qui peuvent vous être très utiles si vous avez peu d’expérience avec l’autostop :
🔎 Guide complet pour faire de l’autostop
12) Assez du Maroc ? Une autre destination ?
Sur un autre coup de tête, je suis parti du jour au lendemain de la Suisse en stop pour aller voir un ami italien. Vous savez quoi, j’ai tellement avancé que j’ai atterri à Istanbul en Turquie. Vous pouvez retrouver mon récit juste ici :
🔎 Road trip autostop en Europe de l’Est
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