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Retour d’une voyageuse solo sur l’Irak
L’objectif de ce retour d’expérience n’est pas de faire un guide d’Irak, celui de Tom est bien plus complet que ce que je pourrais faire. C’est plutôt de parler des particularités de l’expérience de voyageuse, femme, seule en Irak.
Mes retours d’expérience et éventuels conseils sont enrichis de mes expériences précédentes dans d’autres pays arabo-musulmans comme l’Égypte et le Soudan.
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Harcèlement / tentatives de drague
Si je me suis parfois sentie mal à l’aise je ne me suis jamais sentie en danger en voyage (ou en tous cas, pas à cause de ma condition de femme). Le plus difficile dans cette situation, c’est de comprendre les codes et signaux qui doivent nous alerter car les règles ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Exemple : en Europe, un garçon qui vous demande si vous êtes marié a souvent une idée derrière la tête, en revanche s’il vous touche vaguement l’épaule pendant qu’il vous parle ce n’est pas forcément un signe de drague ou de manque de respect. En Irak c’est l’inverse.
Le scenario le plus courant auquel vous serez confrontée en tant que femme, c’est d’être dans un véhicule avec un homme (et peut-être d’autres personnes, hommes ou femmes). On va toujours vous demander si vous êtes mariée et avez un bébé. Je dis toujours que je suis mariée et je m’invente un bébé selon mon humeur. Une fausse alliance peut rendre votre mensonge plus crédible, on m’a souvent fait remarquer l’absence de bague à mon doigt. Les questions sur votre statut marital sont normales. Vous êtes dans un pays dont la société se structure beaucoup autour du groupe familial et les garçons reçoivent, en majorité, les mêmes questions.
En revanche, ce qui est anormal c’est un homme qui vous touche, et ce quel que soit l’endroit et la manière dont il vous touche. Outre le cas où il vous aide à franchir un obstacle, porte votre sac, etc… les gestes “utiles”, un homme irakiens/égyptiens/musulmans ne doit pas vous toucher. Souvent, les hommes irakiens qui tentent leur chance se mettent à vous toucher la cuisse en vous parlant, puis tentent de vous attraper la main et/ou de vous embrasser. Ils pensent, peut-être à raison, que nous sommes plus laxistes avec ce genre de contact. Au début, je ne m’offensais pas d’un homme qui me touche en me parlant, puisque je ne m’en offense pas chez moi, mais cela les encourage.
Avec l’expérience, j’ai appris que la règle à retenir c’est “s’il ne le ferait pas à une irakienne, il ne doit pas te le faire”. Dès les premiers signes de débordement, dès qu’il me frôle ou me touche en me parlant, je lui indique mon désaccord. Si j’ai du réseau, je n’hésite pas à faire traduire par mon téléphone “tu n’as pas le droit de me toucher”. Cela suffit normalement à obtenir des excuses et un arrêt total des tentatives.
Je n’ai jamais rencontré de cas où j’ai clairement dit non et où l’homme a continué. J’ai peut être été chanceuse.
Dans l’immense majorité, ces cas se sont produits en voiture avec des chauffeurs de taxi ou des personnes m’ayant prises en stop.
Il peut être utile de garder en tête qu’en Irak, les chauffeurs de taxi ont peur de la police. Connaitre le numéro de la police (désolée je ne le connais pas) et menacer de les appeler peut vous aider. De même, en cas de pépin, vous pouvez vous manifester lors d’un checkpoint militaire. Un traducteur est votre meilleur ami.
Voile et tenue vestimentaire
Il est important de faire attention à ce qu’on porte dans un pays plus conservateur que le sien. Le meilleur conseil, que je tiens de Camille des Artisans de demain, c’est d’acheter une tenue locale pour passer un peu incognito et être certaine d’être dans la norme. Sinon, un pantalon large type cargo et un t-shirt couvrant les épaules et le haut des bras suffit généralement.
Je ne me suis jamais voilée dans un pays musulman sauf dans des lieux religieux ou pour passer un checkpoint incognito. En effet, en Irak il y a de nombreux checkpoints et avoir un hijab, une robe locale, et des lunettes de soleil vous permettront de ne pas etre systématiquement controlée. Attention à ne pas regarder les militaires, les femmes locales baissent les yeux. Regardez votre téléphone ! Attention aussi, les checkpoints sont là pour votre sécurité et permettent de mieux vous localiser en cas de problème. Y échapper peut avoir des conséquences.
Enfin, petite spécificité de l’Irak que je n’avais pas connue auparavant, c’est les mosquées ou villes (Karbala) où il faut se voiler entièrement. Ce que j’ai trouvé de plus pratique, c’est d’acheter un tchador à Baghdad (premier prix 5000 IQD, j’ai pris la version un peu moins laide à 10 000 IQD). Le tchador est facile à mettre et descend bas. Ça permet d’éviter de savoir faire un hijab, devoir acheter des chaussettes ou des mis bas couvrants, etc.
À Karbala, des checkpoints vous indiquent à partir de quel moment il faut se couvrir. En dehors de l’ultra centre dans lequel il faut se couvrir, il convient tout de même de porter un voile sur la tête, sinon vous allez être dévisagée de façon pas très agréable.
Autostop en Irak
Je n’ai pas fait de stop en Irak. Ça ne me semble pas impossible mais quand même pas très habituel (contrairement au désert soudanais ou ça fait partie de la culture).
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Comment voyager en Irak fédéral
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